
Très fréquent, les kystes ovariens peuvent être bénins et silencieux, mais parfois douloureux, inquiétants, voire parfois conduire au diagnostic de cancer. Chaque femme concernée vit une expérience unique, marquée par l’incertitude, la douleur ou un diagnostic tardif. Dans cet article, nous donnons la parole à celles qui ont accepté de partager leur témoignage : des récits sincères sur la découverte du kyste, les douleurs au bas-ventre, les peurs liées à une éventuelle intervention chirurgicale, à son impact sur la fertilité et ses conséquences sur la vie fonctionnelle au quotidien.
Mais cet article ne se limite pas aux témoignages poignants : vous y trouverez également toutes les informations utilespour mieux comprendre les kystes ovariens. Quels sont les symptômes à surveiller ? Quelles sont les différentes formes de kyste (endométriose, bénin, cancer ovarien) et de douleurs pelviennes ? Quels sont les traitements possibles (médicaments, chirurgie, suivi) ? Quels sont les risques à connaître (rupture, torsion, cancer) ?
Entre histoire personnelle et information médicale et scientifique, cet article vous guide pas à pas pour mieux vous informer, vous rassurer et, peut-être, vous reconnaître dans le parcours de ces femmes courageuses.
Nos témoignages sur les kystes ovariens
Témoignage de Camille 22 ans— “J’ai été victime d’un kyste ovarien rompu”
"Tout a commencé par une douleur brutale dans le bas-ventre, un soir en rentrant du travail. J’ai cru à une crise d’appendicite. Aux urgences, on m’a annoncé que c’était un kyste ovarien rompu. J’ai eu peur, je ne savais même pas que j’avais un kyste.
Pendant plusieurs jours, la douleur a été très forte. J’ai été arrêtée, puis suivie par une gynécologue qui m’a bien expliqué la situation. Ce qui m’a marquée, c’est à quel point ce genre d’événement peut survenir sans prévenir. Depuis, je fais des contrôles réguliers et j’écoute beaucoup plus les signaux de mon corps."
Témoignage de Nora 33 ans— “Une opération qui a changé ma relation à mon corps”
"On a découvert mon kyste par hasard, lors d’une échographie de routine car je souhaitais concevoir. Il faisait plus de 8 cm. Mon gynéco m’a expliqué qu’il fallait opérer, car il ne partait pas spontanément. C’était un kyste borderline, ni véritablement un cancer ni un kyste totalement bénin.
J’avais peur de l’anesthésie, de perdre un ovaire, des conséquences sur ma fertilité. Finalement, l’opération s’est bien passée, et j’ai été très bien accompagnée.
Ce parcours m’a appris à ne pas négliger les examens de suivi, même quand on se sent bien. Aujourd’hui, je considère cette expérience comme un vrai combat gagné pour ma santé."
Témoignage de Julie 28 ans— “Le SOPK, un combat de longue haleine”
"J’ai découvert que je souffrais du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) après avoir arrêté la pilule. Mes règles étaient totalement irrégulières, avec parfois plus de 4 mois entre chaque. J’avais de l’acné, une prise de poids inexpliquée… Et pourtant, on me disait souvent que “c’était dans ma tête”.
Le diagnostic est tombé après un an d’errance médicale. Ce fut à la fois un soulagement et le début d’un combat quotidien pour réguler mes cycles, surveiller mon alimentation, prendre soin de ma santé mentale aussi.
Aujourd’hui, je partage mon témoignage pour encourager d’autres femmes à ne pas lâcher. On mérite d’être entendues et bien prises en charge."
Quels sont les symptômes d’un kyste ovarien ?
Les kystes ovariens sont des poches remplies de liquide qui se forment sur ou dans les ovaires. La plupart sont bénins et passent inaperçus, mais certains peuvent provoquer des symptômes plus ou moins marqués, selon leur taille, leur type, et leur évolution. Il est essentiel de savoir les reconnaître pour consulter rapidement si nécessaire.
Douleurs localisées
- Douleur pelvienne ou douleur abdominale basse (à droite ou à gauche selon l’ovaire concerné).
- Douleurs du bas ventre, plus marquées en période d’ovulation ou en début de règles.
- Parfois une douleur intense et soudaine si le kyste se rompt ou provoque une torsion ovarienne (urgence médicale).
Gêne et sensations inhabituelles
- Sensation de pesanteur ou de pression dans le bas-ventre.
- Gêne pendant les rapports sexuels (dyspareunie).
- Sensation de ballonnement.
Anomalies du cycle menstruel
- Règles irrégulières, abondantes ou au contraire très légères.
- Saignements en dehors des règles.
Troubles digestifs ou urinaires
En fonction de la taille et de la position du kyste, il peut comprimer les organes voisins, entraînant :
- Troubles intestinaux : constipation, ballonnements, douleurs à la digestion.
- Troubles urinaires : besoin fréquent d’uriner ou difficulté à vider complètement la vessie.
Il est important de consulter un professionnel de santé dès que vous ressentez des symptômes inhabituels, persistants ou inquiétants liés à votre cycle, à votre douleur ou à votre confort pelvien. Qu’il s’agisse de kystes ovariens, d’endométriose ou d’un autre trouble gynécologique, un suivi médical adapté permet une prise en charge efficace et préventive.
Quand consulter un professionnel ?
En consultation de routine ou en cas de symptômes persistants
Prenez rendez-vous avec un gynécologue médical ou votre médecin traitant si vous présentez :
- Des douleurs pelviennes ou abdominales fréquentes ou cycliques.
- Des règles très douloureuses, irrégulières, ou des saignements anormaux.
- Une sensation de gêne, de pesanteur ou des ballonnements inexpliqués.
- Des troubles urinaires ou intestinaux sans cause digestive apparente.
Ces signes peuvent être liés à un kyste ovarien, à une endométriose ou à un autre trouble gynécologique. Un examen gynécologique et éventuellement une échographie permettront de poser un diagnostic.
En cas de doute ou si le besoin de mieux comprendre la nature du kyste, une IRM pelvienne et le dosage de marqueurs biologiques peuvent êtres envisagés.
En cas d’urgence
Consultez immédiatement aux urgences ou appelez le 15 (en France) si vous présentez :
- Une douleur très vive et soudaine dans le bas-ventre.
- Des nausées, vomissements, vertiges, ou sensation de malaise.
- Une fièvre associée à une douleur pelvienne.
👉 Ces signes peuvent indiquer une torsion ovarienne ou un kyste rompu, qui nécessitent l’intervention rapide d’un chirurgien gynécologue.
Pour le suivi et la prévention
Même en l’absence de symptômes, un examen clinique régulier chez le gynécologue est recommandé :
- Tous les 1 à 2 ans, ou plus fréquemment si vous avez des antécédents (kystes, endométriose, SOPK...).
- Un suivi médical est indispensable si un kyste a déjà été détecté, pour surveiller son évolution et éviter les complications.
À qui s’adresser ?
- Gynécologue médical : pour les consultations, les diagnostics, et les traitements médicaux.
- Chirurgien gynécologue : en cas de besoin d’intervention (ex : cœlioscopie pour retirer un kyste).
- Médecin généraliste : pour une première évaluation et l’orientation vers un spécialiste.
NOTRE DOCTEUR spécialiste des questions sur les kystes ovariens :
Le Professeur Sofiane Bendifallah est un gynécologue-obstétricien et chirurgien, spécialisé dans la prise en charge de l’endométriose et des cancers gynécologiques.
Il est actuellement Professeur et exerce à l’Hôpital Américain de Paris.
Il est expert en chirurgie mini-invasive et robotique, il est reconnu pour son approche innovante dans le traitement des pathologies gynécologiques bénignes, l’infertilité et les cancer de l’ovaire.
Comment se manifeste la douleur ?
La douleur liée aux troubles gynécologiques (comme les kystes ovariens, l’endométriose ou d’autres affections pelviennes) peut prendre différentes formes. Elle n’est pas toujours la même d’une femme à l’autre, ni même d’un jour à l’autre. Comprendre comment se manifeste la douleur aide à mieux l’identifier, à l’expliquer à un professionnel de santé, et à envisager une prise en charge adaptée.
Type de douleur | Description | Localisation fréquente | Fréquence / Situation typique |
---|---|---|---|
Douleur aiguë | Douleur soudaine, vive, difficile à supporter | Bas-ventre, souvent d’un seul côté | Rupture de kyste, torsion ovarienne, urgence |
Douleur latéralisée | Localisée à droite ou à gauche selon l’ovaire concerné | Côté droit ou gauche du bas-ventre | Période d’ovulation, présence de kyste unilatéral |
Douleur lancinante | Sourde, continue, parfois pulsatile | Pelvis, bas-ventre | Douleurs chroniques, endométriose |
Sensation de pression | Impression de lourdeur, ventre “gonflé”, pression interne | Bas-ventre, bas du dos | En fin de journée, position assise prolongée |
Douleur pendant les rapports | Douleur profonde, parfois vive, ressentie lors de la pénétration | Intérieur du bassin, vaginal profond | Lors de rapports sexuels, endométriose, kystes internes |
Douleurs pelviennes | Douleurs diffuses dans la région pelvienne ou abdominale | Pelvis, ventre, bas du dos | Variables selon le cycle, activité ou position |
Douleurs abdominales | Ballonnements, douleurs digestives, parfois confondues avec troubles intestinaux | Ventre, parfois haut et bas | Période des règles, après les repas |
Quels sont les types de kystes ovariens ?
Les kystes ovariens peuvent avoir des origines très différentes. Certains sont fonctionnels (donc bénins et transitoires), d’autres organiques, liés à des pathologies plus complexes comme l’endométriose ou les tumeurs borderlines. Connaître les types de kystes ovariens permet de mieux comprendre leur évolution, leur prise en charge, et leurs éventuelles conséquences sur la fertilité ou la santé générale.
Les principaux types de kystes ovariens
Type de kyste | Description | Évolution / Suivi |
---|---|---|
Kyste ovarien fonctionnel | Kyste bénin lié au cycle menstruel (ovulation ou corps jaune). Très fréquent. | Disparaît souvent spontanément en quelques semaines. |
Kyste folliculaire | Se forme quand un follicule (qui contient l’ovule) ne libère pas l’ovule et continue de grossir. | Bénin, souvent asymptomatique, surveillé par échographie. |
Kyste hémorragique | Se produit lorsqu’un kyste fonctionnel saigne. Douleur parfois intense. | Peut nécessiter une surveillance, voire une intervention. |
Kyste dermoïde | Kyste organique contenant des tissus (cheveux, graisse, dents…). Rare et souvent bénin. | Retrait chirurgical souvent recommandé s’il est douloureux. |
Kyste endométriosique | Causé par l’endométriose, appelé aussi “endométriome”. Contient du sang ancien (“chocolat”). | Évolutif, souvent douloureux. Nécessite un suivi spécifique. |
Cancer de l’ovaire | Présent sur un ou deux ovaires à la fois. Il est pathologique. | Il nécessite une prise en charge par un expert. |
Tumeur Borderline | Présent sur un ou deux ovaires à la fois. Il est organique et ne disparaît pas seul. | Il impose aussi une prise en charge par un expert. |
Comment se déroule le traitement ?
Le traitement du kyste ovarien dépend de plusieurs facteurs : de la nature présumée du kyste, du type de kyste, sa taille, les symptômes ressentis, l’âge de la patiente, et son souhait de grossesse ou de préservation de la fertilité. Dans de nombreux cas, aucun traitement n’est nécessaire, mais certains kystes peuvent nécessiter une intervention chirurgicale. Voici un aperçu clair et structuré du déroulement du traitement, de la détection à la prise en charge post-opératoire.
1. Surveillance simple (sans chirurgie)
Indiqué pour :
- Les kystes fonctionnels ou petits kystes asymptomatiques.
Prise en charge :
-
Suivi régulier par échographie tous les 1 à 3 mois. -
Parfois appui par un
traitement hormonal (pilule) pour réguler le cycle. - Surveillance des douleurs, du volume du kyste, et de son évolution spontanée.
2. Traitement chirurgical (si nécessaire) et après une imagerie pelvienne par échographie et IRM pelvienne pour une bonne caractérisation de la nature du kyste
Indiqué selon les cas et seulement si une évaluation de la réserve ovarienne est réalisée :
- Kystes persistants, volumineux et douloureux (>6 cm).
- Kystes douloureux ou borderline (endométriomes, kystes dermoïdes).
- Suspicion de torsion ovarienne
- Suspicion de malignité.
La chirurgie se déroule en plusieurs étapes :
Consultation pré-opératoire
- Bilan complet : imagerie (échographie, IRM), prise de sang, anesthésie.
- Explication de la procédure et des risques.
Type d’intervention
- Cœlioscopie (chirurgie mini-invasive) : 2 à 3 incisions, caméra + instruments fins.
- Laparotomie (chirurgie ouverte) : réservée aux cas complexes.
Ablation chirurgicale
- Le kyste seul est retiré (kystectomie), en conservant l’ovaire si possible.
- Parfois ablation de l’ovaire si les tissus sont trop abîmés (ovariectomie).
3. Suivi post-opératoire
Après l’opération :
- Surveillance à l’hôpital pendant quelques heures à 2 jours.
- Repos à domicile pendant 1 à 2 semaines (parfois plus selon la procédure).
- Antalgiques prescrits pour la douleur post-opératoire.
Suivi médical :
- Contrôle gynécologique et échographique quelques semaines après l’intervention.
- Bilan hormonal si souhait de grossesse ou troubles persistants.
- En cas d’endométriome ou SOPK, mise en place d’un suivi spécifique à long terme.
Quels sont les risques associés ?
Risque de torsion ovarienne
- Un kyste de grande taille peut entraîner une torsion de l’ovaire, c’est-à-dire une rotation de l’ovaire sur lui-même.
- Cela provoque une douleur soudaine et intense dans le bas-ventre.
- C’est une urgence chirurgicale, car la circulation sanguine de l’ovaire peut être coupée.
Risque de rupture du kyste
- Un kyste peut se rompre spontanément, en particulier les kystes fonctionnels ou hémorragiques.
-
Cette rupture peut provoquer :
- Une douleur aiguë.
- Un saignement intra-abdominal.
- Parfois un malaise général.
- Un suivi médical est indispensable, surtout si les symptômes sont violents ou durent dans le temps.
Risque de cancer ovarien
- La plupart des kystes sont bénins, mais certains peuvent évoluer vers un cancer de l’ovaire.
-
Le risque de développer un cancer augmente :
- Après la ménopause
- En présence d’antécédents familiaux
- Un diagnostic à un stade avancé complique la prise en charge, d’où l’importance d’un dépistage précoce.